Les afterworks de la Cuverie : un sujet après l’autre, ce nouveau rendez-vous vigneron rencontre son public. Retour sur la 4ème édition.
Les ZNT en trame de fond
Pour la 4e édition des afterworks de la Cuverie, une trentaine de participants se sont réunis autour d’un sujet politique explosif : les Zones de Non Traitement (ZNT). D’après Laurent Lamort en charge des dossiers environnementaux de la FDSEA de la Marne, pas moins de 1200 ha d’appellation Champagne seraient concernés par le maintien d’une distance de sécurité de 10 mètres.
Quel avenir pour ces parcelles laissées à la merci de l’envahissement des plantes adventices et des maladies ? L’impact économique pourrait s’avéré catastrophique pour le propriétaire, comme pour l’exploitant. Un changement de pratique s’impose donc aux viticulteurs victimes de cette mesure.
L’exemple de Rilly-la-Montagne
Séverine Couvreur, présidente de l’association des vignerons de Rilly-la-Montagne cherche des solutions. Elle pense qu’une approche collective offrirait des solutions plus pertinentes. Cette soirée fut l’occasion d’étudier le cas de son secteur. Certains ont répondu à son appel, tel que Sébastien Gauthier, président de la CUMA des Montozés, Sombat Prak, et Hubert Fagot.
Le robot, une solution technique ?
Malgré le montant de l’investissement, le Bakus semble pertinent. Innovant, connecté, silencieux, autonome et écologique, ce robot proposé par Vitibot est séduisant. Cependant Sébastien Gauthier déplore des chemins mal entretenus qui rendront l’utilisation d’un automoteur dernier cri inenvisageable. D’autre part, le morcellement des parcelles nécessiterait la circulation du robot sur des chemins communaux pour rallier les parcelles d’un volontaire à l’autre. « Ce que le législateur interdit à ce jour » regrette Vincent Denisart, directeur commercial de Vitibot, « mais la législation doit évoluer ». La vitesse d’exécution en traitement confiné sera étudiée pour la première fois en conditions réelles cette année avec la supervision par le Comité Champagne.
Prenant l’hypothèse d’un test concluant, l’étude d’Olivier Josselin, conseiller références économiques pour FDSEA Conseil a calculé le coût au kilo de raisin 0,31 €/kg, soit 8 % du coût de revient pour une surface d’exécution de 10 ha.
Investir collectivement
Pour atteindre cette surface, Séverine Couvreur souhaiterait voir ses confrères voisins se mobiliser autour d’un plan d’action commun.
Les discussions ont permis de lever les premières interrogations . Mais il faudra faire preuve de persévérance.
Guillaume Saint Ellier, animateur de la fédération des CUMA Grand-Est a saisi la balle au bond pour mettre en avant l’intérêt économique indéniable des CUMA. Elles permettent de mutualiser des moyens matériels et humains. Avec plusieurs cerveaux, des solutions plus audacieuses peuvent s’envisager. Mais attention de bien définir les règles au préalable et de les adapter au gré du développement du groupe.
D’autre part, malgré les urgences du quotidien, la présence aux réunions du collectif est indispensable pour acter les décisions avec l’assurance d’avoir parfaitement intégré toutes leurs conséquences et leurs impacts.
Une ASA pour aménager les chemins
Pour terminer sur une expérience collective réussie, Vincent Moreau, président et fondateur a présenté l’ASA d’Ambonnay. Créée en 2011, elle réunit aujourd’hui plus de 300 vignerons. Les travaux importants engagés pour ses chemins lui permet aujourd’hui de disposer d’un terrain de jeux idéal pour un robot Bacchus. Au regard de ces échanges, la CUMA du secteur pourrait se saisir de la question d’un nouvel achat.
Jean-Paul Angers a rappelé que le Comité Champagne accompagnera financièrement certains investissements matériels comme il l’a toujours fait, dans la limite de son budget. Les premiers projets seront les premiers servis. « À bon entendeur ! ».
Retrouvez les interventions sur You Tube
Vous n’avez pas pu assister à cet afterwork ? Vous étiez présent mais vous souhaitez revoir certains passages ? Retrouvez toutes les interventions sur la chaîne You Tube de La Cuverie.